La tradition orale baoulé raconte l'histoire de la Reine Abla Pokou, qui a conduit son peuple depuis le royaume Ashanti dans l'actuel Ghana au 18e siècle. Fuyant un conflit politique, ils ont rencontré le fleuve Comoé en crue. Pour sauver son peuple, la Reine Pokou a sacrifié son fils unique au fleuve, qui s'est alors calmé, leur permettant de traverser. Le peuple a crié "Ba-ou-li" (l'enfant est mort), donnant naissance au nom Baoulé.
Après s'être installés dans le centre de la Côte d'Ivoire, les Baoulé ont établi de multiples royaumes indépendants avec des structures politiques sophistiquées. Contrairement aux monarchies centralisées, la société baoulé comptait de nombreux chefs avec des mécanismes de contrôle et d'équilibre, créant un paysage politique complexe qui a influencé la gouvernance ivoirienne moderne.
Les Baoulé sont réputés pour leurs traditions artistiques, notamment leurs masques en bois et sculptures qui comptent parmi les plus beaux arts d'Afrique. Les poids en or baoulé, utilisés historiquement dans le commerce, démontrent une précision mathématique et une créativité artistique. Ces traditions se perpétuent dans l'art ivoirien contemporain.
Les Baoulé ont été éminents dans la politique nationale ivoirienne, avec Félix Houphouët-Boigny, président fondateur de la Côte d'Ivoire, étant baoulé. La langue et la culture continuent d'influencer l'identité nationale ivoirienne, l'éducation et les arts.